À QUI JE PENSE QUAND JE LIS CET ÉVANGILE ?
— Quand je lis cet évangile de la charité qui fait l’objet du plus grand commandement…
Je pense à ce couple qui ne se couche pas avant d’avoir pris ce temps de prière pour parler ensemble à Dieu avant de se coucher.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui se bat pour s’arrêter dans la journée et prier, accroché à son chapelet comme l’alpiniste à son attelage.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui prend le soin de rappeler à son enfant à quel point l’amour de Dieu est si grand que le suivre jusqu’au bout vaut mieux que tout l’or du monde.
Je pense à cet homme en fin de vie qui prend des minutes interminables pour sortir de son lit et se mettre à genoux pour recevoir la sainte communion, avant de bientôt rencontrer Jésus face à face.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui renonce à une promotion professionnelle ou à une carrière plus gratifiante parce que son conjoint ou ses enfants risqueront de trop pâtir de ses absences.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui, sans fanfaronner, donne de son argent, donne de son temps pour les pauvres parce que tout ce qui n’est pas donné et perdu.
Je pense à cet étudiant qui décide d’écourter sa sortie en montagne avec ses amis pour se rendre à la Messe, parce que le Seigneur le lui demande pour qu’il vive à jamais.
Je pense à ce collègue qui ne rougit pas de sa foi quand il parle à la pause déjeuner de son weekend et de la Messe à laquelle il s’est rendu ou de la retraite qu’il vient de faire pendant ses vacances.
Je pense à cet homme ou à cette femme, méprisé(e) et détruit(e) par ses parents indignes, mais qui ne les abandonne pas dans leurs vieux jours.
Je pense à cet enfant qui téléphone à sa grand-mère ou lui rend visite parce qu’elle est toute seule et qu’elle s’ennuie à mourir.
Je pense à ce fils ou à cette fille qui étreint, qui embrasse, qui soigne et qui lave son vieux papa ou sa maman toute fragile parce que la vieillesse ou la maladie les ravage.
Je pense à cette femme qui se lève nuit et jour pour son mari malade et handicapé devenu dépendant d’un amour qui aime « pour le meilleur et pour le pire ».
Je pense à la chasteté de celui ou de celle qui se bat dans les larmes pour rester fidèle au Christ et à cette pureté du cœur et du corps à laquelle Il les appelle.
Je pense à cet homme, à ce religieux qui se bat pour rester fidèle à son engagement, qui tombe, et qui retombe, et qui se laisse relever par la Miséricorde de Dieu.
Je pense à ce pharmacien qui refuse de vendre des pilules abortives au risque de mettre à mal sa carrière, à cet étudiant en médecine qui refuse de pratiquer un avortement, parce Dieu seul est maître de la vie et que toute vie humaine est sacrée aux yeux de Dieu.
Je pense à cette femme enceinte en détresse, qui ne sait pas si elle aura la force de garder son enfant, et qui s’en remet à la Miséricorde de Dieu, car « sans moi, dit Jésus, vous ne pourrez rien faire ».
Je pense à cette infirmière qui prend soin de ses malades avec patience, ce papa au chômage humilié et qui cherche du travail avec persévérance, ou ce malade qui se bat contre un cancer et qui se décourage par moments, mais qui demande le soutien de la prière de ses frères.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui refuse de mentir ou de trafiquer dans son travail parce qu’il veut suivre l’exemple de Zachée repenti ou de l’Apôtre Nathanaël, dont il est dit que c’est « un homme qui ne sait pas mentir ».
Je pense à cet homme ou à cette femme qui s’ouvre en vérité, dans une humilité saisissante dans le sacrement de la Réconciliation, car il sait qu’un grand mystère de joie et de paix est en train de se jouer.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui se mord la langue pour ne pas critiquer ce collègue, ou ce paroissien, ou ce prêtre qui lui a fait du mal.
Je pense à cet homme ou à cette femme qui se fait violence pour renouer le contact ou le dialogue avec cet ami qui l’a trahi.
Je pense à tous ces grands martyrs qui ont donné leur vie jusqu’au bout, qui n’ont pas compté le sang qu’ils ont offert au Christ en témoignage de la foi.
Je pense à tous ces exemples que nous ne connaîtrons jamais et que Dieu verra au soir de notre vie…
— car aucun petit acte de charité, le plus petit soit-il, ne sera perdu.