Le titre dans l’édition originale anglaise est Let Us Dream. C’est l’éditeur français qui a choisi plutôt Un temps pour changer.
Le prologue démarre par ces mots : “Je crois que les temps que nous vivons sont décisifs.” Et le pape poursuit : “Entrer en crise, c’est passer au crible. (…) Au cours des épreuves de la vie se révèle ton propre cœur : combien il est solide, combien il est miséricordieux ; combien il est grand ou petit.”
Le pape affirme que nos manières de réfléchir sont secouées. Comme Jésus qui part au désert, ce temps est l’occasion d’une conversion extérieure et intérieure.
Dans ce livre, il parle avec son cœur, avec une certaine fougue, c’est touchant. Il reprend également certains thèmes qui lui sont chers : la mise en demeure de l’entre soi, la priorité à l’évangélisation, le service dans l’Église, auquel il ne faut pas s’attacher, la recherche effrénée de soi alors que le Christ nous demande d’être dans le don de soi.
L’Église n’est pas une citadelle de pureté, et le pape met en garde contre le néopélagianisme ou néognosticisme (cf. Gaudete et Exsultate). Nous sommes au service de la mission. Le pape nous met en garde contre une certaine forme de condescendance et de peur du monde. Il reprend également des thèmes évoqués dans Laudato Si’ : la nature humaine ne peut pas être dans la toute-puissance.
Pour moi, cela a été une expérience très impressionnante de rentrer ainsi dans la tête et le cœur du pape. Plusieurs fois, j’ai été étonné de son franc-parler et j’ai demandé confirmation à Austen Ivereigh pour vérifier que c’était bien ce que François avait voulu dire. A titre personnel, cela m’a permis de saisir encore plus l’originalité de la pensée du Saint-Père et de m’en nourrir encore plus.